Les associations humanitaires accusent certains politiques européens d'avoir encouragé avec leurs propos ce type d'initiatives, rapporte "The Guardian".
6MÉDIASL'information a fait l'effet d'une bombe sur les réseaux sociaux. Des identitaires d'extrême droite ont réussi à récolter plus de 50 000 euros en trois semaines (le site a été lancé le 13 mai dernier, NDLR) pour financer des opérations d'entrave au sauvetage des migrants qui traversent, souvent dans des embarcations de fortune, la mer Méditerranée, révèle The Guardian.
C'est un mouvement français qui est à l'origine de cette initiative, rappelle le site deBFMTV. Le groupuscule d'extrême droite Génération identitaire a en effet créé un site en anglais dans le but de « défendre l'Europe ». Dans une vidéo postée sur Youtube, les membres de cette initiative expliquent : « Nous allons bientôt devenir une minorité dans nos propres pays ». « Notre futur est attaqué », résume l'un d'eux.
Ses propos sont appuyés par un montage qui reprend notamment des images des attentats qui ont frappé Paris. « Nous voulons montrer le vrai visage de ces soi-disant ONG qui coopèrent avec des trafiquants qui exploitent la misère humaine », explique l'un d'eux. Le mois dernier, ces « identitaires », ont tenté de stopper le départ de l'Aquarius (bateau de SOS Méditerrannée, NDLR), qui tentait d'aller secourir des migrants au large des côtes siciliennes. L'Aquarius est le seul bateau de sauvetage qui vient également au secours des migrants en hiver. Ces agissements choquent, notamment sur les réseaux sociaux, où de nombreuses personnes ont fait part de leur indignation, évoquant même
une forme de piraterie.
L'initiative a provoqué la colère des organisations qui tentent tous les jours de venir en aide aux migrants en Méditerranée. Elles accusent certains politiques d'avoir déclenché ce genre de réaction à travers leurs propos. « Quand le gouvernement britannique ou ses homologues européens évoquent des "flux" de migrants, ou perpétuent le mythe selon lequel les opérations de sauvetage sont un facteur d'attraction, voire "un service de taxi", cela alimente les groupes d'extrême droite », explique un responsable humanitaire au Guardian.
En France, lors de la dernière campagne présidentielle, le thème des migrants et plus largement de l'immigration a souvent été abordé notamment par la droite et l'extrême droite. La « priorité nationale » a même été l'un des arguments de campagne les plus forts de Marine Le Pen qui voulait, si elle était élue, l'ajouter à la Constitution. Plus de 5 000 migrants ont perdu la vie en Méditerranée, l'an passé. Un bien triste record.